Le col de la Lusette
N° d'ordre (sur cartes et tableaux site): 6 - Altitude: 1351 m - Nombre d'ascensions: 4
Le col de la Lusette, notamment son versant de référence depuis le Mazel a été décrit dans le cadre d'une des ascensions du MONT AIGOUAL. Ce col si difficile qui brille par son irrégularité et la raideur de ses pentes, mérite une description détaillée de ses quatre versants. Les trois premiers sont similaires en tous points, et ont en commun la seconde partie du parcours, de loin la plus dure. Il est bien difficile de dire lequel est le plus dur, quant au dernier, il est beaucoup plus facile et semble anecdotique :
- Le versant S-E depuis Le Mazel :
Si vous devez n'en faire qu'un faites celui-là, probablement le plus difficile du panel, mais également le plus beau. En effet, l'enchaînement "PEYREFICHE - VIEILLES - LUSETTE", est des plus ardus, et puis chaque passage de col est synonyme de nouveaux panoramas. Ainsi cette ascension offre un angle de quasi 360° autour du pic de Barette. Depuis la D986, en remontant la route qui mène à Valleraugue, on tournera à gauche à hauteur du Mazel. La sortie du village est une bonne mise en jambes puis c'est un faux plat montant, la traversée du hameau de Taleyrac est même l'occasion de profiter d'une mini descente. La route serpente en fond de vallée, l'occasion d'admirer les traversiers remarquablement entretenus sur lesquels poussent les oignons doux des Cévennes qui font la fierté des habitants de la vallée. Voilà c'est fini pour l'échauffement de cette première partie de parcours. Arrivé au hameau de la Valette, on passe un pont, puis un deuxième pour se retrouver sur l'autre versant, en face de la route qui montait sagement, l'ascension vers le COL DE PEYREFICHE s'avère très raide avec des passages à 12-13%, elle offre une vue dominante sur la vallée de Taleyrac.
L'arrivée au col, au km 9 est suivie d'un faux plat, puis l'ascension repart vers le COL DES VIELLES distant d'un kilomètre. On peut profiter de la vue au col, sur le chemin parcouru en dessous, mais aussi sur la montagne qui se dresse devant, le serre de la Toureille tout près du cap de côte. Après le COL DES VIEILLES, place à une courte descente plutôt technique dans les châtaigniers longue d'environ 1.5 km, jusqu'au carrefour au lieu-dit Puech Arnal, point de convergence des trois ascensions.
Les 6 petits kilomètres qui nous séparent du CAP DE CÔTE s'avéreront les plus compliqués du parcours. D'abord dégagée la route serpente autour des genêts et autres bruyères, dessinant de larges virages. Notons une vue imprenable vers le sud et l'Ouest depuis notre bosse qui dépasse les montagnes. Ensuite, deux épingles situées à proximité de la ligne de crête à l'Est se dressent sur le parcours. Restent les deux derniers kilomètres où l'on entre enfin dans une zone boisée de résineux qui fournissent une ombre bienvenue. Est-ce pour autant une bonne nouvelle ? Non car ce dernier tronçon est celui qui a fait la réputation de La Lusette avec des rampes à 19% entrecoupées de deux belles épingles qu'on prendra soin de prendre bien au large.... L'arrivée au CAP DE CÖTE à proximité de la maison forestière et de départs de randonnées est enfin là au bout de plus de 17,2 km.
Le dernier tronçon de cette ascension est long de 3 km. Vat-on enfin souffler ? Pas de suite, il faudra encore suer un bon kilomètre de plus sur une pente qui tutoie les 10%. A cet endroit, c'est la hêtraie qui offre son ombre. La fin de l'ascension est beaucoup plus simple, voire quasiment plate. Cette fois c'est vers L'Est qu'on peut observer les chaînes montagneuses avec le Fageas qui domine ses voisins.
Dans le dernier "piton" un superbe panorama derrière quelques pins à crochet s'offre à vous à hauteur d'une aire de stationnement. On se laisse aller dans un léger faux plat descendant avant le dernier petit raidillon, il produira ses effets sur les organismes fatigués et c'est enfin l'arrivée au COL DE LA LUSETTE au km 20,5 précisément.
Elle se situe à hauteur d'une aire de pique-nique, une pierre gravée illisible, sur la gauche confirme l'arrivée au col. Un panneau flambant neuf venant confirmer la fin de l'ascension. Au nord on voit très distinctement dans une trouée de la forêt le MONT AIGOUAL dont l'ascension s'avèrera plus simple.
- Le versant S-O depuis Le Vigan : Cette ascension empruntée par le Tour de France lors de la 6iemme étape 2020, démarre du centre-ville du Vigan. On laisse le centre, avec ses ruelles, sa sous-préfecture, puis un joli parc, pour les quartiers résidentiels sur les hauteurs de la ville. Hormis le deuxième kilomètre plutôt pentu, la route monte régulièrement jusqu'au COL DES MOUREZES situé au 5ieme km. Quelques panoramas vers le sud permettent de reconnaitre le Ranc de Banne notamment (Au-dessus de Sumène) Ensuite le parcours d'approche vers l'ogre est constitué de deux kilomètres de plat et de descente qu'on mettra à profit pour récupérer
Au lieu-dit Beaulieu, point de convergence avec l'ascension depuis Le Rey, on prendra à gauche la route qui monte....
Nous voilà véritablement dans le chantier, exactement trois kilomètres nous séparent de Puech Arnal, ils sont particulièrement irréguliers, cela monte quasi tout le temps, mais il y a sans cesse des ruptures de pente, idéal pour se fusiller les jarrets ! On a un aperçu en pointillés de ce que sera la suite...
La suite se trouve au-delà du carrefour de Puech Arnal décrit ci-dessus avec la pente qui ne permettra plus guère de répit jusqu'à l'arrivée, mais vous connaissez !
- Le versant sud depuis Le Rey :
Ce versant propose le point de départ le plus bas des trois, ce qui n'en fait pas forcément le plus dur, pourtant il démarre fort dès les premiers hectomètres, mais cela ne dure pas. La route serpente sur trois kilomètres dans les chênes verts avec une pente très digeste. Autour du 4ieme jalon la route se dresse sensiblement tout en dessinant deux belles épingles. Passé le 5ieme kilomètre la pente s'infléchit sensiblement assurant un palier de repos appréciable. On traverse Mandagout, l'occasion est belle de faire le plein des bidons sur la place de l'église à droite, car à la sortie du village c'est Beaulieu et son carrefour, les choses sérieuses vont commencer...
- Le versant Nord depuis L'Espérou :
Un grand oublié ce versant nord, tellement on peut être obnubilé par les autres versants autrement plus difficiles et plus longs.
Des 4.8 km de l'ascension, seuls les deux derniers montent véritablement, dont le dernier à 8% de moyenne, cela fait mal mais pas longtemps.
Voilà un tour d'horizon complet de ce col, qui n'est autre que le plus dur de tout le massif des Cévennes. En bas de page un tableau récapitulatif des données de ces ascensions. Mais au-delà des chiffres, le cycliste retiendra la diversité des paysages traversés, souvenirs sublimés par la souffrance et la réussite de ce chalenge !
Lieu Départ |
versant |
Distance |
Alt départ |
Dev + |
Dev - |
points* |
Le Mazel |
S-E |
20.5 |
289 |
1191 |
123 |
861 |
Le Vigan |
S-O |
19.4 |
237 |
1206 |
86 |
838 |
Le Rey |
Sud |
17.9 |
199 |
1163 |
5 |
816 |
L'Esperou |
Nord |
4.9 |
1223 |
166 |
34 |
101 |
* : Le nombre de points d'une ascension est la somme des carrés de la pente de chaque kilomètre. (Un kilomètre à 6% fait 36 points)
Enfin pour la petite histoire, il m’a été rapporté que Monsieur Bernard Hinault en personne aurait posé pied à terre lors d’un passage du grand prix Midi-Libre en 1980 lors de l'étape Ganges - Millau, je n’ai pas pu vérifier l’info.