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Un nécé en pays viganais

Aigoual

Début juin, le temps est beau sans être trop chaud, la forme est au rendez-vous, bref les conditions idéales sont réunies pour me lancer dans le premier de mes périples annuels, ceux qui ont un petit goût d’aventure avec un grain de folie. Ah des idées, il ne m’en manque pas, mais il va falloir choisir, la gourmandise est un vilain défaut en vélo ! L’Aigoual sera au menu ça ne fait aucun doute, en entrée, en dessert ? Les deux, bien entendu, il est temps de réaliser un vieux fantasme évoqué dans Les nécés de l’Aigoual : Grimper deux fois le graal dans une sortie ! Entre les deux, ce sera le pays viganais…*

LE MONT AIGOUAL depuis St André de Valborgne constitue un excellent premier obstacle, dont l’ascension peut être scindée en trois parties inégales : La traversée de la châtaigneraie, puis la montée du COL SALIDES suivie de celle de la vallée de Sext, et enfin la dernière partie traverse la hêtraie avant d’atteindre les pelouses de la partie sommitale. La descente sur l’Espérou, puis du COL DU MINIER sont propices à la récupération sur des routes impeccablement entretenues. Au cours de la descente j’improvise quelque peu en prenant la petite route qui descend sur la droite en direction d’Arphy. J’emprunte ainsi la vallée du Coudoulous, qui se faufile entre hameaux et vergers avant d’arriver à Molières Cavaillac. Depuis la vallée du Lot tout au nord des Cévennes, le pays opère une lente et inexorable transformation des paysages à chaque saut de vallée vers le sud. Cela ne saute pas aux yeux immédiatement, mais chaque valat est un peu plus ensoleillé, moins humide; la végétation, les cultures y sont elles aussi, en perpétuelle mutation passant des pelouses du Lozère aux garrigues du causse de Blandas. L’habitat plus dense autour de l’ancienne sous-préfecture, n’échappe pas à la règle, ses toits de tuile rouge lui donnent un aspect plus méditerranéen.

La vallée de l’Arre et le village d’Esparon confirment cette observation. J’emprunte donc LE COL D’ESPARON qui constitue la plus courte mais la plus raide difficulté de la journée, avec cette longue ligne à peu près droite de presque 3 km dont les deux-tiers dépassent les 13%. Au-dessus du col, au village c’est une pause à la fontaine que je m’accorde, avec quelques pas dans les ruelles du village, au bout desquelles on s’offre une vue imprenable sur le causse de Blandas et le sud Cévennes, puis c’est la redescente sur Arre.

N’ayant pas l’occasion de venir régulièrement, j’opte pour le COL DE MOUZOULES, plutôt raide, sachant que ce détour pèsera dans les jambes avec ses rampes à 14%, j’adopte une allure prudente… J’aime le point de vue à proximité du col. Et puis il y a cette stèle qui en dit tant sur l'identité cévenole en quelques mots seulement, qu'elle ne peut laisser indifférent le parpaillot que je suis... Enfin, il faut dire que j’ai un petit faible pour ces petites vallées typiques du pays viganais, ses magnifiques villages, tantôt en fond de vallée, tantôt bien en vue sur un piton rocheux, tel le hameau du Caladon juché sur son promontoire de granite. Autant de raisons de passer par là ! Dans la descente vers Mars, je profite de quelques arbres fruitiers, pour me refaire… la cerise !

Afin que le souvenir de cette sortie s’imprime davantage sous mon casque, je me dois de passer par une voie inconnue, j’ai de la chance, il me reste à découvrir le village de Salagosse au fond de la vallée du Souls, j’emprunte ainsi une nouvelle voie pour l’ascension du COL DE LA BROUE, ce sera ainsi le premier jalon de la longue remontée vers l’Aigoual avant de rejoindre la lointaine vallée Borgne… La dernière difficulté s’avère douloureuse pour les cuisses, après une bonne pause casse-croûte et la descente enchainée derrière. La curiosité est également un vilain défaut en vélo !

Peu à peu les douleurs s’estompent à l’approche du col, corsant un peu plus la difficulté, je choisis le passage devant les cascades d’Orgon puis l’ascension des COLS DE GIRALENQUE et DE MONTALS avant de rallier l’Espérou. Le final sera le même qu’à l’aller avec l’incontournable pause à l’Aigoual, et enfin la courte et raide remontée du COL SALIDES. Soyons honnête, il y a une petite différence tout de même dans ce trajet retour : Une grosse fatigue m’a envahi gommée par la joie de rejoindre la confrérie des nécés de l’Aigoual !

* : Le parcours décrit a une longueur de 145 km pour 3600 m de dénivelé